Les modèles phares hybrides et électriques arrivent enfin sur le marché. Pour le consommateur, le choix devient très délicat :
- L'Opel Ampera offre a priori tous les avantages d'un BEV (Battery Electric véhicle), sans les inconvénients d'autonomie, hormis le prix d'achat : 37900 € (bonus déduit).
Par ailleurs, il est possible qu'en usage quotidien les 60 km d'autonomie en mode électrique s'avèrent suffisants (c'est le cas statistiquement au regard des trajets moyens) et induisent deux inconvients non prévus :
- contrainte de recharge quotidienne (voire tous les deux jours)
- non utilisation prolongée du moteur thermique (et de l'essence restant dans le réservoir).
En revanche, cette berline quatre place pourra à tout moment faire de longs trajets y compris autoroutiers.
- La Toyota Prius rechargeable dévoilée à Francfort permettra d'assurer 23 km en mode électrique, ce qui implique une recharge quotidienne si ce mode doit être utilisé. Le tarif est annoncé à 32 000€, aides de l'état déduites (en France) pour cette voiture écologique polyvalente, mais à usage restreint en tout électrique. La consommation est annoncée à 2.2l / 100 km.
- Pour un usage quotidien normal (moins de 70 km/jour), l'acheteur portentiel pourra être tenté d'acheter une Nissan Leaf à 30990 € (bonus déduit), soit 7000 € de moins que l'Ampera, avec 185 km d'autonomie, 5 places et un gabarit similaire. Ce modèle aura paradoxalement l'avantage de pouvoir espacer les charges (tout les trois jours voir tune fois par semaine pour des utilisateurs "courtes distances") par rapport à une Ampera en usage électrique. Ce modèle exclut en revanche des déplacements autoroutiers supérieurs à 150 km (du moins tant qu'un réseau de recharge rapide n'est pas installé).
- Si l'investissement d'une Nissan Leaf est trop élevé, la solution Renault permettra de l'atténuer en excluant les batteries. La Renault Fluence est proposée à 21300 € (bonus déduit), soit 9690 € de moins que la Leaf et 16690 € de moins que l'Ampera. En revanche, l'acquéreur devra supporter une location annuelle de 948 € pour les batteries. L'écart de prix avec la Nissan Leaf correspond donc à un peu plus de 10 ans de location de batteries.
- Reste enfin la solution des voitures hybrides conventionnelles. La Peugeot 3008 Hybrid 4 offre une consommation très performante (3.8l /100) ainsi que l'agrément de 4 roues motrices, sans contraintes de recharge. Néanmoins, le prix de vente à 41000€ (bonus déduit) reste très supérieur aux modèles diesel équivalents (27000 à 32000€ selon les modèles) pour un gain de consommation de 2 l/100km, soit 3000€ / 100 000 km au prix actuel du gazole. Le choix de ce véhicule ne sera pas économique.
En conlusion, deux philosophies se dégagent :
- l'hybridation série (Opel Ampera) ou parallèle (PSA hybrid 4, HSD Toyota...) qui implique un surcout important par rapport à un véhicule thermique ou électrique, mais qui permet de diminuer de manière importante la consommation, sans nécessité d'infrastructure de charge particulière. Ce type de véhicule permet d'absorber les hausses du prix du carburant à venir. Le potentiel de baisse de prix est limité, et permet de conserver les infrastructures actuelles, tant au niveau constructeurs que fournisseurs de carburant.
- le véhicule électrique est moins cher qu'un véhicule hybride pour l'acquéreur, et permet d'économiser 3 à 5€ / 100 km, en contrepartie d'une autonomie limitée aujourd'hui à 150 km, en plus d'une contrainte de charge fréquente (tous les 3 jours en usage standard). Il faut ajouter à cela un déploiement d'infrastructures (non supportées directement par l'utilisateur) et un renforcement du parc de production électrique. Le potentiel de diminution des coûts est considérable : 30 à 50% d'ici 10 ans. Néanmoins cemodèle change la donne pour les constructeurs : le coeur du véhicule sera la batterie et non plus le moteur comme précédemment, de même que la fourniture de carburant qui sera boulersée à terme, en cas de succès imporant du VE (à relativiser car les parts de marché du VE seront au mieux à 5% en 2020...)